• Vanité de la bioéthique ?

    Une introduction écrite par Nicodème

    Au bas de cette page, vous trouverez une conférence de 57 minutes du docteur Laurent Alexandre (médecin généticien) sur les perspectives de la science contemporaine dans les domaines médicaux et informatiques qui, via la convergence des NBIC (Nanotechnologie, Biotechnologie, Informatique et Cognitique -science de la pensée), sont en train de fusionner.
    Les perspectives pour la recherche et la médecine d’aujourd’hui et de demain sont vertigineuses : la maladie, la vieillesse, la mort même continueront vraisemblablement de reculer.

    Le docteur Alexandre nous explique que nous avons, depuis deux décennies déjà, fait les premiers pas vers le transhumanisme [cf. à ce propos, la réflexion d'Eric LEMAÎTRE sur le site Ethique Chrétienne] et que cette démarche amorcée (via le décryptage du génome humain) justifiera toutes les transgressions, au nom de la science toute-puissante, au développement exponentiel, irréversible et irréfragable. Rien n’arrêtera ce « tsunami » technologique nous dit Laurent Alexandre.  L’éthique, « à géométrie variable » selon ce qu’affirme, non sans un certain cynisme le conférencier, ne pourra rien y faire. L’éradication de toute fragilité, et cela le professeur en convient, ne sera pas sans générer des comportements anxiogènes. L’eugénisme (déjà effectif puisque, par diagnostic prénatal, 97% des enfants trisomiques ne voient pas le jour) est déjà le lot quotidien d’une médecine ou tout est déjà et deviendra de plus en plus prévisible. Le « droit à la santé » se fera de plus en plus revendicatif ; cela ne sera pas sans incidences politique et sociologique majeures dans les décennies à venir. L’alternative sera donc la suivante –et la conclusion du professeur Alexandre est « tranchante » (cf. la dernière image de son Powerpoint) : ce sera, avec la technomédecine, soit la science toute-puissante (sans contrepouvoir et sans contrepartie, soit l’obscurantisme (et derrière cela, on peut imaginer toutes les régression possibles…)

    En contrepartie, nous vous proposons la publication d’un article [Cliquez ici], assez technique certes, mais qui pourra éclairer la conscience du néophyte via les connaissances fondamentales en matière de médecine (sur l’embryogénèse notamment) afin de disposer d’éléments de discernement sur des questions éthiques. Ce champ –éthique- d’interrogation est-il nul et non avenu, voué à disparaître du fait du déferlement de la puissance technomédicale. Le médecin qui ici témoigne (nous l’appelleront Hippocrate, parce qu’il nous rappelle cette dimension fondamentale de la médecine qui est de servir et de soigner l’homme qui toujours est un « sujet », et non un « objet » de soin) nous montre que les docteurs ne sont pas que des puits de science en matière de « mécanique du vivant », mais qu’ ils sont aussi des hommes ancrés dans leur époque,  traversés et éprouvés par les mêmes questions existentielles que nous. Le respect inconditionnel de la personne humaine ne peut ni ne doit fléchir devant cette tentation par laquelle les progrès de la science, qui ne sont qu’un moyen aux promesses mirobolantes, voudraient s’ériger en fins absolues.

    Poser un regard averti sur des questions dites « bioéthique », nous permettra de sortir nos interrogations de l’ordre purement affectif, passionné et souvent irréfléchi pour aborder ces choses d’une façon plus posée ; ce qui, avouons-le, manque cruellement aujourd’hui dans tous ces débats souvent instrumentalisés par la caste médiatico-politique plus attirée par le pouvoir et la domination des foules que par la puissance et le service de la vérité. Face au miracle (au mirage ?) –hautement probable et même nécessaire-  des technosciences qui sur nous déjà déferlent, il semble qu’un miracle, très improbable certainement, mais ô combien surprenant, n’a pas fini de perdurer : il s’agit de cette petite flamme, que Charles Péguy évoquait dans l’un de ses ouvrages (Le Porche du Mystère de la deuxième vertu) et que même un Tsunami technoscientifique ne pourra jamais éteindre, à moins que l’homme ait définitivement disparu de la surface de la Terre ; il s’agit là de la petite espérance. Et c’est peut-être ça qui, dans notre histoire, est le plus étonnant !

    Nicodème

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