• Le cœur et la raison : L'âme qui habite la langue française est plus qu'universelle

    Un article de MusicMyLove

    SOMMAIRE :

    1° Évocation de l'école que j'ai connue.
    2° Rimes féminines, rimes masculines : Les mots s'aiment.
    3° Méthode globale, méthode alphabétique :quelle est la meilleure pour enseigner la langue de Descartes ?
    4° La portée métaphysique de l'art français.

    1° ÉVOCATION DE L'ÉCOLE QUE J'AI CONNUE.

     Je revis souvent mes années d'école primaire : cela remonte à un petit demi-siècle, et je suis marqué pour la vie par les cours magistraux de ces apôtres qui nous révélaient la Langue avec la connaissance, et par nos longues heures de travail silencieux, entrecoupées par l'explosion de notre jeunesse dans la cour de récréation.

    C'était le printemps de ma vie, et le bitume gris de la cour était constellé des pétales blancs que la brise arrachait aux arbustes fleuris.

    Le retour de la belle saison, après une immense année, était celui de l'Éden dont me parlaient les Écritures.

    Parfois, une brève giboulée forçait filles et garçons à abandonner leurs marelles et leurs jeux de vilains pour se réfugier sous le préau : nous le quittions à peine la grêle passée, et le sol était jonché d'une galaxie de pétales et de petits grêlons,

    Reprenaient jeux et bagarres... pour peu de temps ! : une cloche résonnait, et nous allions nous ranger devant les salles de classes, avant d'y rentrer en ordre et de travailler à nouveau.

    La Langue, l'Histoire, le Calcul, la Géométrie, les Leçons de Choses qui nous parlaient de tout - la Morale, aussi... : nos braves instituteurs s'obstinaient avec amour à nous apprendre tout ce qui serait essentiel dans notre vie. Ils s'y appliquaient avec d'autant plus de zèle, que certains d'entre nous n'auraient pas la chance de poursuivre leurs études au-delà de l'école primaire : ceux-là devaient pouvoir triompher malgré tout des difficultés de la vie.

    Nous travaillions énormément... mais nul ne se plaignait.

    Cela remonte donc à un petit demi-siècle déjà : je m'en souviens comme du jour d'hier.

    Pourtant, quand je vois combien s'est dégradée notre belle langue, j'ai l'impression qu'une éternité nous sépare de ce temps-là...

    Un bon moment nous attendait parfois en cours de français. C'était une sorte de jeu auquel les Auteurs s'étaient livrés avec des mots arrangés en phrases étranges mais bien régulières que nous devions apprendre par cœur : c'était la Poésie !

    Fables de La Fontaine, Poésies de François Coppée, odes exaltées et mystérieuses de Hérédia : un dialogue animé, joyeux, festif, s'instaurait entre le Maître d'École et nous, autour de cet univers d'animaux, de Nature et de chevaliers médiévaux, évoqués dans une langue difficile dont nos jeunes cervelles devaient retenir chaque vers - et ce qui est mieux : le comprendre.

    Quelle étrange idée les mots avaient eue, de s'arranger ainsi en lignes régulières, vagues d'alexandins majestueux, vaguelettes d'octosyllabes plus modestes, toutes achevées par l'écume de la rime.

    La Rime ! : dès avant dix ans, plusieurs d'entre nous s'y étaient essayés ! Mes premiers vers furent publiés dans le Journal de la Classe : cela me valut une gloire précoce... et les horions de quelques jaloux ! C'était bon signe : longtemps avant moi, Chateaubriand essuya ce genre de déconvenue...

    Polémistes dans l'âme, dignes héritiers des auteurs de libelles, calembours et vers coquins qui égayèrent la Régence, les jeunes écoliers surent vite tirer parti de la rime pour en faire un usage plus profane : se moquer de leurs camarades ! Malheur à qui portait quelque nom à la consonance singulière : il n'était pas épargné par les jeux de mots infâmes autant que drôles...

    Mais peut-être certains écoliers surent-ils plus tard faire meilleur usage de leur esprit critique, voire frondeur ?

    On le souhaiterait : la Liberté se prépare par la discipline, se maintient par l'ordre, mais sa conquête recommence toujours, et le fait toujours par la contestation.

    2° L'ART DE LA RIME.

    Les amateurs de chansons étrangères le savent bien : certaines langues chantent naturellement. L'anglais et l'espagnol appellent les chansons à succès ; l'italien fut longtemps à mode à cause de l'opéra, avant de le redevenir brièvement avec les chansonnettes assez niaises des années 60...

    La langue française ne chante pas aussi facilement que les autres langues latines, mais elle sait achever un nom masculin autrement que par un o : grande est la variété de ses rimes, nombreux sont les jeux de sens et de sonorités auxquels elles se prêtent.

    La langue anglaise sait user des diphtongues, des accents, de l'alternance des durées longues et brèves, pour esquisser des mélodies souples et expressives que les musiciens n'ont plus qu'à développer.

    Si le chant naturel du français est moins brillant, moins élastique, il est plus profond, et sa plus grande régularité lui donne une sorte de majesté, propre à l'expression de vérités élevées.

    Là où l'anglais se contente d'une particule pour exprimer un sens, le français utilise fréquemment une périphrase : c'est donc tout naturellement que la poésie s'invite dans la prose, aidée en cela par une tendance spontanée de notre langue à former des alexandrins ou des octosyllabes ; des jeux infinis peuvent charmer l'oreille avec les sonorités et le rythme des mots, captiver l'intellect par leur sens, émouvoir l'âme par cette sorte sincérité pudique du français - j'entends par là, que les mots de cette langue présentent les choses et les sentiments avec une sorte de respect, sans les dénaturer par l'éclat de sonorités excessives, trop séduisantes pour ne point mentir.

    Masculines, et féminines : telles sont nos rimes, il n'en existe pas de neutres.

    Toute notre Littérature est faite de cette alternance de sonorités qui s'aiment, et qui sont aussi indissociables que le creux et la crête des vagues.

    La différence entre les deux tient à une lettre finale : le e dit "muet", ou pour mieux dire, "atone".

    Le "e" final n'est pas muet, il ne l'est jamais !

    Mais encore faut-il connaître la vraie prononciation de la Langue Française ! : ce n'est pas le cas de ces "professeurs" qui ont osé déclarer ces dernières années que la langue française n'aurait "pas de désinences féminines" -  on ne saurait être plus ignare quant à notre culture historique, ni ressembler d'avantage au docteur Diafoirus, médecin à qui Molière fait écrire une Thèse contre les tenants de la circulation sanguine : "désinences" ou rimes masculines et féminines font circuler l'énergie dans notre langue, comme veines et artères font circuler notre sang. Ce sont les deux ventricules du cœur de notre langue.

    Un auteur - réputé en son temps, mais que peu d'années suffisent à engloutir dans un oubli mérité... - s'était plu à écrire un roman "français" sans le "e" : toute l'intelligentsia cria "au génie", applaudit à tout rompre cette horreur, et l'oublia pour écrire des articles louangeurs sur quelque autre provocation artistique, littéraire ou musicale, tout aussi dénuée d'âme et de portée que celle dont je viens de parler...

    De Germinal, le Peuple retirait quelque avantage : ils étaient un million, les gens de ces régions minières, à défiler à l'enterrement de Zola qui avait ouvert leur conscience et révélé leur humanité.

    Qu'est-ce que le Peuple a retiré d'un roman sans e, d'un jeu de lettres sans âme, d'une sorte de rébus sans amour ?

    Le e n'est jamais muet : quand bien même il le serait à l'oreille, il ne le serait pas pour l'esprit.

    Il allonge subtilement la voyelle qui le précède : on ne prononce pas "chiche" comme "bakchich", ni "Fritz Lang" comme "langue" - et moins encore, comme la mode s'en répand à Paris,  "cheval" sans le e, autrement dit "ch'val" comme dans le nom du commissaire "Schwalbé" ( lequel fut impliqué dans un incident frontalier avec un pays barbare à l'est du nôtre... ).

    Et puisque j'évoquais l'Histoire, je ne résiste pas à la tentation d'ajouter que la "Patrie" ne se prononce pas non plus exactement comme le "parti" quant à la fin du mot - ni ne se pense pareillement quant à la "fin" que l'on assigne à l'idée : donner et prendre, ce n'est pas la même chose !

    Le e, c'est l'âme, omniprésente et cachée.

    Le e, c'est la Femme, cette moitié de l'Humanité à laquelle on pense toujours en second lieu. Présente, on la néglige : l'immense bienfait de sa présence semble aller de soi...

    Absente, on la regrette amèrement, et l'on comprend alors toute son importance dans la société, comme au sein du couple !

    Il fut un temps où toutes les cours d'Europe s'honoraient de parler la Langue Française, et jusqu'en Russie où les grammairiens lui firent des emprunts pour unifier une langue fort noble elle-même, mais qui n'était pas encore celle de Tolstoï : on aimait la précision du Français, son expression posée, l'impression qu'on avait d'être reçu à la cour de Louis parce que l'on parlait la langue de Molière.

     Il fut un temps où pour cette même cour, Lully interrogeait la Champmeslé :

    - "Mademoiselle, voudriez-vous me déclamer ces vers ?

    - Mes pareils, à deux fois, ne se font point connaître,

    Et pour des coups d'essai, veulent des coups de maître...

    - Pas Corneille, enfin ! Quinault, s'il vous plaît : sa majesté me réclame un nouvel opéra..."

     Cette scène est de mon invention : en vrai Romantique, j'aime Corneille !

    Mais ce qui est exact, c'est que Lully et ses pairs calquaient leur musique sur la déclamation de la poésie française. De cela, il naquit un style, le Classissisme Français, qui donnerait bien vite le la à la musique savante de l'Europe entière.

    Bach donnait souvent des noms français aux pièces de ses Suites, et tout le phrasé musical de Beethoven, de Mozart fût-il apparemment d'accord avec la langue allemande, est sorti de la cour de France.

    Plus tard, le monde stupéfait allait connaître les rimes vocales et musicales les plus célèbres de tous les temps, jusqu'à aujourd'hui :

    " Allons, enfants de la Patri-i-e !
    Le Jour de Gloire est arrivé !
    Contre nous, de la Tyranni-e :
    L'étendard sanglant est levé... "

    3° MÉTHODE GLOBALE, MÉTHODE ALPHABÉTIQUE : LAQUELLE EST LA MEILLEURE, POUR ENSEIGNER LA LANGUE DE DESCARTES ?

     Après le Cœur, voici la Raison.

     Par quelle méthode peut-on le mieux transmettre la langue où l'un et l'autre s'équilibrent si parfaitement ?

     Je me souviens de mes premières leçons à l'école : devant le grand tableau noir, le maître tenait une longue règle, avec la même autorité qu'un chef d'orchestre tient sa baguette.

    Nous étions près de quarante jeunes gens attentifs, et l'instituteur désignait de grosses lettres peintes en couleur sur des feuilles de papier blanc scotchées au tableau :
    - " Répétez après moi : b plus a se prononce "ba". Exemple : "bateau".
    - B PLUS A SE PRONONCE "BA" !!! EXEMPLE : BATEAU !!!
    - Voici maintenant la lettre c : regardez comment je la trace à la craie, et écrivez-la cinq fois sur le cahier, avec le porte-plume. Voyons, Jean-Michel ? Non, tu oublies la petite queue devant le croissant du c : ce que tu me traces là, c'est un c d'imprimerie... Là, oui, c'est mieux. Les autres, vous avez compris ?
    - OUIII !!!
    - Devant le a, le c est dur, et cela se prononce "ca", comme dans "cadeau". Répétez après moi... "

    Puis venaient les cédilles, les accents, les trémas, les exceptions de toutes sortes...

    C'était simple, passionnant, et très efficace ! : deux ans après, nous commencions à lire avec le ton - je fus le premier à le faire, immédiatement suivi, je crois, d'un autre Michel, et d'un Jean-Pierre, fils de Gendarme, dont la cordialité est un bon souvenir de ces années d'avant le Déluge.

    Nous avions à peine l'âge de raison : trois ou quatre ans après, nous quitterions l'école primaire avec un formidable bagage grammatical, trophée de grande valeur obtenu par une discipline de fer qui coûtait à nos maîtres plus encore qu'à nous-mêmes : ces Missionnaires de l'enseignement corrigeaient patiemment quarante voire quatre-vingts cahiers, et poussaient l'héroïsme jusqu'à donner gratuitement des cours privés aux élèves des classes défavorisées, ceux qui vivaient dans des familles où personne ne pouvait aider un écolier à corriger ses fautes, où le père buvait, etc.

    Et même les élèves les moins doués travaillaient, et réussissaient à apprendre l'essentiel - stimulés parfois, il est vrai, par quelque taloche fort paternelle du maître d'école...

    Ai-je besoin de dire que cette méthode était la bonne ? Et que l'on n'aurait jamais dû en changer ?

    L'Alphabet, c'est, croit-on, une invention des Phéniciens, qui la transmirent aux Grecs, lesquels le transmirent aux Latins dont nous le tenons sans grand changement. Les Sémites en firent des versions aux graphies différentes, mais l'ordre des lettres y est à peu près le même : aleph, beth... pour l'hébreu ; alif, bâ... pour les Arabes.

    Et bien sûr alpha, bêta... pour les Grecs, qui nous ont ainsi transmis le mot "alphabet".

    Ces peuples commerçaient avec tout le monde antique : il leur fallait un système simple pour transcrire les noms des Cités et des denrées, voire quelques formules de politesse apprises auprès de populations lointaines n'appartenant pas toujours au même groupe linguistique.

    Ni les hiéroglyphes d'Égypte au sens mystérieux, ni les milliers de caractères cunéiformes de Mésopotamie, ni les idéogrammes étranges que certains affabulateurs prétendaient avoir rapportés d'un pays sans doute légendaire peuplé d'hommes jaunes, ne convenaient à ce que les marins phéniciens attendaient de la nouvelle écriture : transcrire presque tous les sons, en assez peu de signes pour qu'on pût les compter en parcourant deux ou trois fois les doigts des deux mains.

    Un homme intelligent trouva la solution, et depuis ces temps reculés la langue se transmet comme on me l'a transmise... sauf hélas, depuis ces dernières années, et avec les tristes résultats que l'on sait : j'ai dû moi-même aider un de mes élèves musiciens, par ailleurs brillant pianiste, à sauver quelques points au Baccalauréat, en lui donnant quelques cours de français - il faisait en moyenne deux fautes par ligne, sans que son intelligence fût le moins du monde inférieure à celle d'un autre... Mais la Méthode Globale, sans doute déguisée sous un autre nom, était passée par là !

    Son principe consiste à apprendre les mots par syllabes.

    Du coup, "bateau", "taureau", "photo", "Thonon-les-Bains", tout cela s'assemble par sonorités semblables dans le cerveau, et quant à l'orthographe elle est oubliée...

    Or maîtriser l'orthographe d'une langue est une source de bienfaits pour l'esprit !

    C'est d'abord maîtriser les mécanismes de la logique : appliquée à d'autres matières, celle-ci est un élément important de la Raison.

    L'orthographe permet de sentir que la langue a une histoire : il suffit alors de connaître quelques étymologies pour retrouver soi-même la plupart des autres, et connaître quelque chose de cette sorte de savoir, voire de sagesse que le passé déposa dans les mots.

    L'orthographe est aussi la condition pour maîtriser la Grammaire, et là nous touchons un point très essentiel : contestât-on sa doctrine en psychanalyse, Lacan a mis au jour que le subconscient est structuré comme un langage.

    Le subconscient, c'est l'enjeu de toutes les Idéologies qui crucifient l'Humanité : dépouiller une population de sa grammaire, c'est désarmer son subconscient face aux endoctrinements idéologiques.

    En effet, loin des magies maléfiques, l'étude d'une grammaire est une ascèse très saine : elle permet de se connaître, et de se maîtriser. Associée à de bonnes normes morales, elle permet de renforcer la solidité du subconscient, face à l'agression de l'endoctrinement politique par exemple.

    Le calcul possède des vertus comparables, mais a le défaut de n'être pas autant relié aux choses, que l'est la langue.

    La méthode alphabétique habitue l'esprit à analyser le son des mots, jusqu'au phonème le plus élémentaire : par extension, l'esprit est formé à analyser une situation, politique par exemple, en remontant jusqu'aux causes premières.

    Or cette approche analytique, prônée par Descartes dans Discours de la Méthode, c'est précisément ce que redoutent chez le Peuple Français, les grandes forces politico-financières qui ne veulent pas voir dans la France une nation libre, mais un simple "marché" pour leurs denrées.

    Ces entités malfaisantes veulent vendre leurs produits à une populace esclave de son ignorance, oublieuse de son Histoire, renégate de ses Valeurs.

    Pour éviter cela, il est de la plus extrême importance que la Langue Française soit enseignée, non pas avec une "méthode globale" qui serait plus adaptée à la langue chinoise voire à l'anglais - est-ce un "hasard" ?... - mais avec la Méthode Alphabétique, la seule qui ait fait ses preuves depuis une Antiquité reculée.

     4° LA PORTÉE MÉTAPHYSIQUE DE L'ART FRANÇAIS.

     Les Dix Commandements : j'ai aimé voir, j'aimerai encore revoir ce film majestueux de Cecil B de Mille, où le feu de DIEU grave la Loi  de l'Éternel sur les Tables de Moïse : j'en ressens la brûlure sur mon cœur, que ces saintes Lois préservent à jamais de s'endurcir comme la pierre.

    Les cinq premiers Commandements traitent des relations de entre Dieu et l'Homme - on notera avec intérêt que le fait d'honorer ses parents est assimilé à une marque de respect envers Dieu.

    La Foi est  une grâce : elle relève de l'affectivité personnelle, du "cœur" si l'on y voit le siège du sentiment, plutôt que de la raison pure - je n'ignore pas que c'est là une pure convention, quoique j'aie souvent senti mon cœur organique battre fort sous l'effet de l'émotion, plutôt que sous l'effet du raisonnement.

    Les cinq derniers Commandements concernent les relations entre les hommes : on y reconnaît les préceptes moraux communs à toutes les cultures, sorte de "pré-religion" sur laquelle il est aisé de s'accorder entre personnes d'opinions différentes.

    Cela relève de la Raison, si l'on parle bien de la "vraie" Raison : celle qui ne se réduit pas à une froide logique, secrètement inspirée par la recherche du profit...

    En vérité il y a un peu de Raison dans le Cœur, et un peu de Cœur dans la Raison, faute de quoi il n'y aurait que délire affectif et folie dans un cas, logique stérile et glacée dans l'autre cas.

    Dieu a fait l'Homme à Son image : Être d'Amour et de Justice qui ne font qu'un seul attribut en Lui, Il a projeté ces deux attributs dans l'âme humaine, où ils deviennent les deux sentiments du même nom, ou encore le Cœur et la Raison célébrés par nos Classiques : "Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point."

    Bergson retrouvera cette extraordinaire intuition : dans Les Deux Sources de la Morale et de la Religion, celui que j'ai appelé "l'homme qui faisait de la philosophie par amour pour les gens" montre que la raison pure échoue à comprendre la beauté, l'héroïsme et la sainteté.

    Qu'il s'agisse de son Architecture, de sa Musique ou de sa Littérature, la France est réputée avoir légué au monde un Art fait de "mesure", sans lequel celui de la Civilisation Occidentale n'aurait pas atteint les mêmes sommets.

    "Dieu", nous dit la Bible, "a tout fait avec mesure et avec nombre."

    Cette "mesure" est la Raison dans l'Art, Raison qui est le reflet de la Justice divine.

    Mais l'Art français n'est pas froid : ce qu'y règle la Raison c'est le sentiment, c'est une profonde humanité, c'est le cœur.

    Le génie de l'Art français, c'est donc cet équilibre entre le Cœur et la Raison, entre l'inspiration et les proportions.

    Dans la Langue, le génie français c'est encore l'équilibre entre la beauté expressive des mots, et le rythme des phrases bien réglées où l'alexandrin affleure souvent sous la prose.

    C'est aussi, même dans la prose, l'équilibre entre rimes masculines et féminines, réelles projections de l'âme des deux sexes dans les mots.

    L'Idéologie du Gender est une agression des forces mauvaises contre cela aussi... mais le Temps engloutira l'Idéologie, et les principes qu'elle combat triompheront de tout, et même du Temps car ils accomplissent la volonté du Seigneur de l'Éternité.

    Au fond, la quête de l'Art Français, c'est la Vérité. Et la Vérité c'est la fusion de l'Amour et de la Justice en un seul attribut en Dieu, c'est Dieu.

    Par conséquent, vouloir détruire la Culture Française dans ce qu'elle a de meilleur, c'est plus que vouloir s'attaquer à une nation parmi d'autres, c'est s'opposer à la quête de Vérité de tout homme, c'est combattre Dieu.

    Sous les Rois, la France se voulut "fille aînée de l'Église". Sous la République, elle se proclame "Pays des Droits de l'Homme".

    C'est peu dire, qu'elle a souvent transgressé sous les deux régimes. les grands principes dont elle se réclamait !

    Mais pourtant, la France reste honorable, pour avoir voulu réaliser au cours de son Histoire, les cinq premiers, puis les cinq derniers Commandements.

    Il était fatal que la tentative échoue, les hommes étant ce qu'ils sont, mais l'idéal demeure !

    Par ses hommes de foi, par ses héros, par ses artistes et par ses penseurs, la France a souvent touché à la Vérité qu'elle recherchait.

    Ce n'est pas un hasard si Henri Bergson est français : la Providence a voulu qu'une nouvelle étincelle de Vérité fût révélée là par un homme dont tout autre aimerait être le frère, et dont l'intelligence se couvrait d'un voile de douceur pour éclairer sans aveugler - toujours cet équilibre entre la Raison et le Cœur...

    À l'heure où le monde entier est aux prises avec des idéologies de mort, la mission de la France est claire : à travers ceux de ses citoyens et celles de ses citoyennes qui en assument les Valeurs authentiques, qui honorent Dieu et qui respectent la dignité humaine, la France doit se comporter en accord avec la Vérité qu'elle a reçue.

    Refusant l'esprit de lucre, la servitude politique, le racisme et la corruption des mœurs, la France doit s'unir pour faire respecter la dignité humaine en général, en particulier celle de la Femme et de l'Enfant, parce que c'est juste et bon et parce que telle est la volonté de Dieu.

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