• La complémentarité, loi éternelle de l'univers

    Un article de MusicMyLove

    Une femme sublime, éperdue de tendresse, lève les yeux vers ceux d'un bel homme viril, bien peigné, qui la tient dans ses bras puissants, et dont le sourire satisfait est celui d'un macho sympathique...
    Vous aurez peut-être reconnu cette image célèbre, honnie d'un certain Lobby qui donne bien du fil à retordre aux défenseurs de la "Famille traditionnelle"... : c'est l'affiche du film Autant en Emporte le Vent, et sans doute le charme de Vivian Leigh ou de Clark Gable ne vous est-il pas indifférent ?
    Le machisme de Gable était ennobli par un profond respect de la dignité humaine, et par un refus des préjugés racistes qui infectaient encore les lois américaines : homme de caractère, l'acteur boxa un jour un chauffeur de bus qui avait refusé une place à la chanteuse noire Billie Holliday

    En trois noms et deux anecdotes, j'ai posé les bases de ce qui va suivre.

    Les idéologues du pouvoir actuel y verront des "stéréotypes" un peu caricaturaux : il a été question du bonheur conjugal partagé par l'homme et la femme, de la grâce et de la sensibilité de celle-ci, de la force de celui-là, de l'amour... et de la justice !

    Il n'est pas faux que des sociétés trop rigides, durcies par de rudes conditions de vie, aient figé les stéréotypes : l'homme n'est pas que force et autorité, la femme n'est pas que dévouement et tendresse, chacun pouvant faire preuve des qualités traditionnellement attribuées à l'autre sexe quand la situation l'exige.
    Il n'en reste pas moins vrai qu'il existe entre les deux sexes une complémentarité comparable à celle de la main droite et de la main gauche, quoique plus complexe.
    L'empereur Marc-Aurèle recommandait d'écouter la voix de la sagesse même si c'était celle d'un esclave, et faisait là-dessus une parabole au sujet de la main gauche, qu'il savait plus ferme à tenir les rênes d'un char.
    Singulier effort d'un païen pour surmonter ses préjugés de caste, comme sa superstition très latine : pour les Romains, le côté gauche était négatif, maléfique, littéralement "sinistre" - en latin, "sinister"...

    La Virilité : son nom aussi, vient du latin. La racine "vir" se retrouve aussi dans "virtus", "qualité du mâle", dont vient le français "vertu". Mais depuis le XVIIème Siècle notre culture occidentale attribuait plus volontiers la vertu à la femme, qu'à l'homme : certaines féministes crièrent au scandale, et Simone de Beauvoir entraîna ses sectatrices à s'octroyer le privilège masculin de tromper la confiance de l'être aimé... On commence à peine à mesurer les dégâts de cette avancée sociale, chiffres du divorce à l'appui.

    L'homme est génial, mais il est fou ! Il est excessif en tout, y compris dans sa justice.
    La femme est plus équilibrée : la maternité lui donne un plus grand sens des responsabilités,
    Sa relative faiblesse physique lui a appris à résoudre les problèmes selon une approche plus subtile, moins basée sur la force et par conséquent moins violente.
    La participation de la femme à la gestion de la société est donc une bonne chose, reconnue nécessaire aujourd'hui qu'on en a l'expérience. La société y gagne en humanité, mais la psychologie féminine est un peu fluctuante : l'autorité et la rationnalité de l'homme sont nécessaires pour maintenir dans la cité les bienfaits que la citoyenneté des femmes y a apportés.

    Dans Les Deux Sources de la Morale et de la Religion, Henri Bergson croit constater que l'homme est plus souvent visité par la révélation religieuse ou esthétique, mais il reconnaît la femme "incomparable" quant au dévouement à ses enfants.

    La COMPLÉMENTARITÉ est donc chose essentielle dans une société harmonieuse, animée par l'amour et réglée par la justice.
    En fait, c'est une LOI UNIVERSELLE, qui préside au monde physique, à la Vie et aux choses de l'esprit.
    "Toutes choses vont par couple", dit le sage Ben Sira dans un livre "secondaire" de la Bible catholique, et il en sait déjà l'universalité.

    Pianiste, autrefois guitariste, je suis un droitier devenu presque ambidextre avec le temps.
    On croit souvent la main gauche moins apte que la main droite : on se trompe, leurs aptitudes respectives se complètent à merveille.
    Tout guitariste sait qu'une main est plus ferme pour plaquer les accords sur le manche, et que l'autre main est plus habile pour les arpéger délicatement.
    Tout pianiste droitier apprécie la mobilité de la main gauche qui saute d'une basse profonde à un accord situé au milieu du clavier, tandis que la main droite orne les mélodies rêveuses d'arabesques brillantes inspirées d'un oiseau chanteur...
    La virtuosité serait sans doute moindre si les mains ne s'étaient pas spécialisées : aucune n'est supérieure à l'autre, elles se complètent parfaitement.

    Droite et Gauche sont un mystère : la Physique manie ces notions, mais n'est jamais parvenue à leur donner une définition absolument rationnelle...
    C'est qu'ici, nous approchons du Mystère primordial : celui de la Création.
    POURQUOI y a-t-il "quelque chose", plutôt que "rien" ? : la Religion apporte ses réponses, mais la Philosophie hésite...
    Mais COMMENT y a-t-il "quelque chose" plutôt que "rien" ? : quitte à déboucher à nouveau sur "LE" Mystère, on peut avancer quelques réponses intéressantes. 

    De l'Orient nous viennent deux grandes choses : le soleil... et le zéro.
    Le zéro, comme cadeau des mathématiciens arabes, ce n'est pas rien ! : c'est ce petit cercle, cette petite graine de soleil, qui allait être l'origine du big bang des Mathématiques.
    Le zéro, en effet, c'est le point où se rencontrent deux océans, deux univers gigantesques : celui des nombres positifs, et celui des nombres négatifs.
    Le zéro, c'est l'Infini LÀ, parce que c'est la somme de deux infinis !

    Si l'Univers n'était pas rempli par la Matière et par sa forme subtile qu'est la lumière, qu'y aurait-il à sa place ? : rien, c'est-à-dire, et par définition, le NÉANT.
    Et si ce Néant était observé par quelque Spectateur sublime et mathématicien, celui-ci n'aurait pas manqué de noter son observation par un chiffre : le ZÉRO.

    C'est bien ce qui s'est produit !
    La science humaine croit pouvoir faire remonter l'évènement à une quinzaine de milliards d'années, mais les esprits les plus fins penchent souvent pour un Big Bang dont l'ancienneté tendrait "asymptotiquement" vers... l'Infini.

    Nommerai-je le Spectateur sublime, qui d'ailleurs est Créateur et non seulement spectateur ?
    Pour laisser chacun libre de le nommer selon telle ou telle tradition religieuse ou philosophique, voire scientifique, je l'appellerai seulement "le Créateur". Il est évident que le langage humain, la raison humaine, la science humaine, peinent à décrire ce qui les dépasse infiniment : mais sans doute l'esprit humain renferme-t-il une parcelle de la Lumière primordiale, un peu comme l'appareil photo de l'astronome contient quelques photons réellement issus de la lointaine galaxie dont il fixe l'image sur une pellicule ou dans une mémoire d'ordinateur...
    Ce faible reflet de la Gloire sublime suffit à éclairer sur beaucoup de choses.

    Le Créateur a laissé le Néant accomplir les virtualités du Zéro : deux océans de Chiffres se sont trouvés face à face, ainsi que leurs équivalents physiques qui sont les paramètres des particules élémentaires, négatives et positives.
    Teilhard de Chardin pensait que la Vie commence dès le noyau atomique : sans doute a-t-il raison.
    En tout cas, toute la matière inerte, puis les organismes biologiques, puis la Vie elle-même et enfin notre psychologie, TOUT est imprégné, tout est même constitué de la complémentarité initiale : l'homme et la femme étaient virtuellement présents dans les charges opposées des particules élémentaires, dans la complémentarité des nombres positifs et négatifs, dans le Zéro... et d'abord, dans la volonté du Créateur, quelque Nom qu'on lui donne.

    Le Créateur, qui n'est absolument pas cette "somme de toutes les choses" à laquelle prétend le réduire le philosophe Spinoza : le Créateur est Esprit, Il n'est pas une "chose" !
    Le Néant s'est jugé indigne d'être le reflet exact de la glorieuse Unicité du Créateur : il ne put que se séparer en un "positif" et un "négatif" qui sont des complémentaires harmonieux.
    De même, les gouttelettes de vapeur d'eau atmosphérique ou le prisme de l'opticien sont-ils aveuglés par la blancheur éclatante de la lumière solaire : ils la réfractent en six couleurs douces...
    De même, l'homme a quelque peine à assumer "la" Vertu dans son intégralité : il réfracte cette Révélation en Sept Vertus, plus commodes à cultiver séparément - le fait d'en cultiver une le rendant d'ailleurs fort indulgent pour lui-même quand il néglige quelque peu les six autres...
    Tenez, je ne résiste pas au plaisir de vous les nommer : Foi, Espérance, Charité, Justice, Prudence, Force, Tempérance. ( Je leur donnerais volontiers quelques amies : Franchise, Dignité, Chasteté, Constance, Douceur, Clémence, Indulgence, Générosité, Conséquence - vertu de celui qui reste fidèle à ses principes et à la Parole Donnée.)

    Deux vertus humaines sont à examiner avec une attention particulière, étant aussi deux attributs fondamentaux du Créateur : l'Amour, et la Justice.

    L'AMOUR, c'est l'impulsion primordiale que le Créateur donna à l'Univers, et c'est là qu'il projette le mieux Sa véritable nature : c'est la lumière blanche, parfaite, non réfractée en Vertus incomplètes.
    L'Amour, c'est aussi un sentiment humain,indépendant de la sexualité : l'amitié, la compassion, en en sont des formes majeures.
    L'Amour, c'est aussi la combinaison d'un sentiment avec l'émotion et avec le Désir : l'homme et la femme sont attirés l'un par l'autre par toutes les fibres de l'âme et du corps, et retrouvent ensemble l'Unicité de leur Créateur dont ils prolongent l'œuvre de VIE.

    La JUSTICE, ce sont les lois de la physique, qui empêchent l'Univers de retourner au Néant. C'est la dimension "normalisée" qui permet aux atomes de s'assembler en molécules régulières et en cristaux dont la Beauté est la signature de l'Artiste sublime.
    La Justice, ce sont les règles de la morale, qui empêchent les sociétés de sombrer dans le chaos que provoque le déchaînement des passions.
    La Justice, ce sont les règles des Arts, qui permettent à l'Architecture ou à la Musique de produire des œuvres cohérentes, où le Créateur concède à l'Homme quelque peu de Sa majesté.

    Pour l'homme, il est souvent fort difficile de concilier Amour et Justice, ces vertus complémentaires appelant fréquemment des comportements opposés : elles semblent parfois aussi éloignées que les deux horizons opposés du Droit Chemin...
    Mais les bras du Créateur sont assez puissants pour refermer le Droit Chemin, en réunissant ses horizons infiniment éloignés : en Lui, Amour et Justice ne font qu'UN, car ils sont LUI.
    Pour l'homme, Amour et Justice sont comme pile et face d'une pièce d'or : il ne peut les voir ensemble, alors que c'est la même pièce, dont le prix est infini.

    Le BIEN pourrait peut-être se définir comme les "rapports harmonieux de tout ce qui est complémentaire", en particulier l'Amour et la Justice, ainsi que l'homme et la femme.

    Le Mal, c'est souvent le refus de ces complémentarités : un désir amoureux refusant sa soumission aux justes règles de la Morale, peut virer à la perversion ; une "justice" non tempérée par l'Amour devient inhumaine dans ses arrêts ; l'homme et la femme cessent de coopérer, et rivalisent sur les lieux de travail, ou encore se déchirent au sein du couple...

    LE BIEN ET LE MAL NE SONT PAS DES FORCES COMPLÉMENTAIRES, CE SONT DES ADVERSAIRES IRRÉCONCILIABLES : il est heureux, mais hélas trop rare, qu'un grand indianiste comme René Grousset, ait dénoncé la tentation du "consentement au mal" propre à certaines philosophies mystiques orientales.

    Il n'y a pas de Ciivilisation digne de ce nom, sans compassion pour les victimes du destin, et sans un profond respect de la dignité humaine - et spécialement pour la Femme qui porte la Vie, et pour l'Enfant qui incarne à la fois l'innocence et l'avenir.

    Autant dire que le combat de ceux qui veulent une société juste, bienveillante et fondée sur une conception harmonieuse de la Famille, est un combat de la plus haute portée métaphysique : c'est, à travers l'Être Humain, le dernier effort de la volonté du Créateur pour triompher du Néant et imposer la VIE.

    A propos de l'auteur

    MusicMyLove est musicien et poète.

    Chrétien engagé pour la défense de la Famille traditionnelle, il est favorable au dialogue inter-religieux et au respect mutuel entre les communautés.
    Si les réflexions des Éveilleurs de Reims visent à apporter une compréhension profonde de certaines problématiques morales, et à préserver un esprit de bienveillance dans la défense de la Loi Naturelle, MusicMyLove juge aussi que le  dialogue n'est possible qu'avec des interlocuteurs de bonne foi : il prône donc une lutte intransigeante, si possible tempérée par un dialogue courtois mais ferme.

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